Panier 0
Panier 0

 

Marie 22 12 23-5.jpg
 
 
 

Rationnement… Fiction inspirée de l’histoire.

 
 

Marie, broder la tradition à la première personne

Il suffit de l’écouter parler de son "vêtement de mariage" pour comprendre que chez Marie, rien n’est accessoire. Pas une dentelle, pas un point de broderie, pas un mot. Native de la région parisienne mais bigoudène de cœur et de vie, elle revendique sans détour son identité bretonne. Pour elle, Pont-l’Abbé n’est pas seulement un lieu de résidence : c’est un territoire intime, un ancrage profond.

Diplômée d’un master 2 en droit maritime, elle vit aujourd’hui entre Pont-l’Abbé et Elliant, mais c’est dans la capitale du Pays Bigouden qu’elle a été élue reine des brodeuses en 2022, après avoir été première demoiselle de la reine de Cornouaille.

 

À l’occasion de son mariage civil, célébré en septembre 2024, Marie a choisi de porter un vêtement de mariage du Pays Bigouden des années 1940. Elle préfère d’ailleurs parler de vêtement plutôt que de costume : « Ce n’est pas un déguisement, mais un vrai habit porté autrefois. »

Son ensemble associe des pièces authentiques et des reconstitutions. Le gilet ancien, brodé au fil de soie jaune, présente les motifs traditionnels comme la plume de paon ou le bélier. Il est accompagné d’une jupe et d’un tablier en satin, tous deux brodés au coton perlé. Marie a ajouté un bouillon de satin de 2,5 cm, détail visible sur les photos d’époque. Les femmes d’alors rivalisaient de fantaisie : froufrous, plumes, biais blancs… Elle, n’a choisi qu’un pendentif pour accessoiriser la richesse textile de sa tenue.

 

Elle porte aussi la grande coiffe, emblème du pays bigouden. Si une légende prétend qu’elle serait née en hommage aux clochers abattus lors de la révolte des Bonnets Rouges, Marie rétablit la vérité avec humour : « En réalité, les femmes voulaient juste plus de broderies que leurs voisines ! » Coiffe, diadème et cocarde à l’oreille gauche complètent cet habit de mariée, un vêtement mêlant pièces anciennes et reconstitutions porté avec fierté.

C’est au défilé des brodeuses qu’enfant, Marie a su qu’elle voulait « être habillée comme ces gens beaux ». Depuis 2006, elle danse au cercle de Pont-l’Abbé, y chante dans la ronde, et perpétue à sa manière l’élégance et la fierté du vêtement bigouden.

 
 
 
 
 
noir.jpg