Plongez dans l’actualité, les infos, de l’époque du costume porté : Les années 30.
La complainte des Goémoniers. Denez Abernot.
Célia, héritière des noces bretonnes du Bas-Léon.
À 20 ans, Célia, originaire de Lanildut, porte la culture bretonne comme un héritage vivant. Étudiante en troisième année de droit à Brest, elle a été élue Rouanez (Reine) Bro Leon ha Treger 2024 le 7 juillet à Morlaix, un honneur qui symbolise son engagement envers les traditions. Mais pour Célia, le costume qu’elle revêt ne se limite pas à l’apparat : c’est un fil reliant les générations.
Sa tenue, une robe de mariée du Bas-Léon des années 1930, était autrefois réservée aux jeunes filles se mariant pour la première fois. Elle comprend une cornette aux formes distinctives selon le terroir, un chemiser brodé, un tablier de soie et un châle blanc chargé d’histoire. Ce châle appartenait à sa grande-tante Marguerite G., née en 1912. Destiné à son mariage, il ne fut jamais porté, car son père s’opposa à l’union. Resté immaculé, il raconte aujourd’hui l’histoire d’une attente et d’un choix familial, conférant à la tenue une valeur patrimoniale exceptionnelle.
Lors de son élection, Célia portait un tablier ayant appartenu à Marguerite, fragile et partiellement déchiré. En hommage, son cercle lui a offert une reconstitution fidèle, associant mémoire et élégance. Sa jupe blanche, son jupon, et ses bijoux—une broche sur le col, une autre sur le châle, ainsi qu’un pendentif de la Vierge Marie prêté par un membre du cercle—complètent l’ensemble, mêlant authenticité et symbolisme.
La danse bretonne rythme la vie de Célia depuis son enfance. À six ans, elle a appris ses premiers pas avec son grand-père pour participer au défilé des Noces bretonnes de Brélès, une reconstitution annuelle du mariage d’époque. Les festoù-noz et les répétitions familiales ont nourri son attachement aux traditions, qu’elle explore aujourd’hui au sein du cercle celtique Beg an Douar de Saint-Renan, en approfondissant chorégraphie et savoir-faire culturel.
Si elle affectionne toutes les danses bretonnes, une mention spéciale revient à la gigue, cercle circassien qu’elle a partagé pour la première fois avec son compagnon Nathan, son cavalier lors de l’élection. Bien que non couramment bretonnante, Célia emploie au quotidien des mots bretons, témoins d’un langage vivant qui traverse les générations.
Son dossier sur les goémoniers, « Entre traditions et évolutions », illustre sa volonté de lier patrimoine et mémoire locale. Pour Célia, chaque pas de danse, chaque costume, chaque geste est une manière de transmettre et de célébrer l’histoire de Lanildut et du Bas-Léon.