Plongez dans l’actualité, les infos, de l’époque du costume porté : 1894.
L’élan de Pontivy : Juliette et la Kerlenn Pondi.
Née en 1999 à Pontivy, Juliette a grandi au cœur du Morbihan avant de s’envoler pour la Belgique où elle exerce aujourd’hui comme ingénieure en agroalimentaire. Mais ses racines bretonnes, elles, continuent de battre au rythme des danses et des costumes traditionnels.
Sur les portraits, elle apparaît dans un costume du pays de Pontivy daté de 1895, fruit d’une reconstitution minutieuse à partir de collectages et de photographies anciennes. La silhouette se distingue par une longue robe en drap noir descendant jusqu’aux pieds, rehaussée de parements de velours au milieu des manches. Le tablier, en soie pour les dimanches et grandes occasions, présente un devantier typiquement en pointe. À ses côtés, la coiffe en tulle, portée sur un bonnet à lacet, illustre l’évolution des modes entre 1870 et 1920. Guimpe, col brodé, manchettes finement travaillées et jupon ample complètent cette tenue d’une élégance sobre et raffinée.
Rien ne prédestinait pourtant Juliette à cette immersion dans la culture bretonne. Aucun membre de sa famille n’était issu des cercles, mais un forum des associations et une démonstration de la Kerlenn Pondi ont suffi à éveiller sa curiosité. Dès l’école primaire, elle rejoint le « cerclig », le petit cercle, où chaque année, un spectacle préparé pour Grand-Champ rythmait son apprentissage. Accompagnés du bagadig, les jeunes danseurs découvraient déjà la force unique de la Kerlenn Pondi : l’alliance de la danse et de la musique, indissociables.
En 2013, pour les 60 ans de l’association, Juliette intègre le cercle adulte. Celui-ci franchit rapidement les étapes : de la seconde catégorie à la première, puis, deux ans plus tard, à l’Excellence. Un chemin exigeant fait de répétitions, d’investissements et de passion. « Avec le temps, des amitiés se sont créées. Nous avons tous grandi ensemble. La Kerlenn Pondi est devenue une seconde famille », confie Juliette. Les étés, entre sorties quasi chaque week-end et festivals, elle vit pleinement cette effervescence collective.
Ses danses de cœur oscillent entre deux univers : le Laridé Gavotte, danse phare du pays de Pontivy, réputée pour sa rapidité et sa technicité, et la Gavotte Pourlet, sautillante et jubilatoire, qui emporte musiciens et danseurs dans une même énergie communicative.
Sacrée première dauphine de la Reine d’Arvor en 2018, puis championne de danse bretonne traditionnelle à Gourin en 2019, Juliette voit dans ces distinctions une reconnaissance de son travail technique et de la mission essentielle de la Kerlenn : transmettre et faire rayonner la culture bretonne.
Janvier 2023