Léa,
Originaire de Quimper, Léa a toujours vécu à Elliant, au cœur de la Bretagne. Âgée de 24 ans, elle est infirmière de profession, mais c’est surtout son engagement pour la culture bretonne qui l’a récemment mise à l’honneur : elle a été élue Reine de Cornouaille 2024. Elle est également membre du cercle celtique Ar Vro Melenig d’Elliant depuis 2008, soit depuis l’âge de 8 ans.
Le costume qu’elle porte avec fierté est une reconstitution d’un costume de mariage d’Elliant des années 1920. Il s’inscrit dans la mode du pays de l’Aven, très proche de celle des communes voisines, que l’on regroupe sous l’appellation « mode du pays de Rosporden ». Si ce costume n’est pas la copie exacte d’une tenue historique unique, il a été conçu à partir de deux modèles ayant appartenu à son arrière-grand-mère. Après de nombreux essais sur papier calque et plusieurs ajustements, Léa a composé un motif harmonieux et personnel. Elle a appris la broderie auprès de sa grande tante, qui l’a accompagnée dans la création de la tenue il y a plus de sept ans.
Les manches et le corselet sont brodés de perles noires, mêlant perles de jais et rocailles. Le velours est cousu sur du satin, et les manches sont finies par une délicate dentelle. La jupe est en satin, avec une large bande de velours. À l’occasion de l’élection de la Reine de Cornouaille 2024, un nouveau tablier a été reconstitué : en satin de soie, orné de perles dorées et de cannetille, il est inspiré d’un tablier d’époque apporté de manière anonyme par une dame lors d’une exposition costume organisée par le cercle en janvier 2024. Cette rencontre, aussi inattendue que précieuse, a permis d’enrichir le patrimoine du cercle.
La livrée, faite de fleurs de cire d’abeille blanchie, a été réalisée par son cavalier Ewenn. Elle s’inspire de celle portée par Marie-Anne C. de Bois Jaffray lors de son mariage en 1921 à Elliant. Cette femme était une parente de Léa, ce qui donne à cette reconstitution une dimension encore plus intime et familiale. De petits bouquets de fleurs de cire, fixés au bas de la jupe, complètent l’ensemble. Ils reprennent les détails visibles sur une ancienne photo du mariage de la famille C. de Guelennec, également originaire d’Elliant. La couronne de cire portée par Léa lui a été remise lors de son couronnement à Quimper en juillet 2024.
En plus de ces éléments, elle porte une montre ayant appartenu à son arrière-grand-mère — celle-là même qu’elle portait le jour de son mariage —, une croix offerte par sa grande tante, et une broche en or reçue en reconnaissance de son titre de Reine de Cornouaille.
Ce costume, Léa ne s’y attache pas seulement pour sa beauté ou sa finesse : il symbolise un lien fort avec sa famille et son territoire. Elle l’a porté lors de l’élection à Quimper, au cours de laquelle elle a présenté un dossier sur les infirmières durant la Première Guerre mondiale, en lien avec la maison de Calan à Elliant, une ancienne maison de convalescence pour blessés de guerre tenue par des religieuses. Ce projet, mêlant patrimoine, histoire locale et mémoire familiale, a renforcé encore davantage la portée symbolique de sa tenue.
Danseuse depuis l’enfance, Léa affectionne les danses festives et rythmées, comme les gavottes énergiques qui font vibrer les festoù-noz. Même si elle ne parle pas breton, elle incarne une transmission vivante de la culture bretonne à travers son costume, son engagement au sein du cercle, et les liens forts qu’elle entretient avec sa propre histoire familiale.