
Le musicien d’Elliant. (Fiction)
E brezoneg
Édouard, entre tradition, terre et musique
À Elliant, dans le Finistère, Édouard est agriculteur indépendant depuis 2023, installé sur la ferme familiale qui façonne son quotidien et nourrit son attachement profond à la terre melenig. Mais il cultive aussi un héritage : celui des traditions de son pays, qu’il incarne avec fierté.
Il porte ici un costume de cérémonie et de mariage du pays d’Elliant, des années 1890, reconstitué avec un soin remarquable. Confectionné en drap de laine et velours de coton, il est orné de somptueuses broderies au fil de soie et de paillettes métalliques. Inspiré d’archives et d’un don ancien, ce vêtement a demandé près de 500 heures aux brodeuses du cercle. Édouard y voit l’écho des riches paysans d’Elliant et de leur fierté d’autrefois. Il aime raconter : « Les paillettes représentaient le nombre d’animaux sur l’exploitation familiale. Moi, j’en ai pas mal, alors j’ai mis beaucoup de paillettes, pour être cohérent ! » Ce clin d’œil lui vaut le surnom amusé de « boule à facettes ».
Dès l’enfance, Édouard a porté le costume lors des grandes fêtes bretonnes. Danseur depuis l’âge de 6 ans, il s’est toujours investi au cercle celtique d’Elliant, qu’il décrit comme une « grande famille » où les enfants des anciens ont pris le relais. Il contribue à la vie de l’association et à l’organisation du fest-noz de la Nuit Jaune, qui rassemble chaque hiver plus d’un millier de participants.
Musicien, il a appris la bombarde à 6 ans, le biniou en autodidacte pour jouer en duo avec son frère, puis la clarinette et le saxophone. Pour lui, « un bon musicien doit savoir danser ». Aujourd’hui, il joue dans le trio S’Cott Ich avec son frère et Erin P. à l’accordéon, où ils partagent leur passion avec énergie.
En septembre 2024, il a épousé Marie en costume traditionnel, scellant leur attachement commun à une culture vivante faite de mémoire, de gestes et de terre.
