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Elisa, la mariée du Poher réinventée.
À Spézet, Elisa a toujours porté le costume breton.
Mais c’est dans une tenue bien particulière qu’elle s’épanouit aujourd’hui : une reconstitution nuptiale des années 1920-1925, commandée spécialement pour le centenaire du festival de Cornouaille en 2023.
Inspirée d’une photographie ancienne, cette parure du Poher dévoile ses trésors à qui prend le temps de l’admirer.
Sous une apparente sobriété se cachent une infinité de détails délicats. Les motifs floraux brodés ornent la coiffe et le col avec finesse, tandis que les manches doubles s’illuminent sous l’éclat des cannetilles dorées.
Le tablier, en brocart de soie bordé de dentelle et rehaussé d’une ceinture d’argent, apporte un souffle de majesté. Sautoir doré, broche scintillante et coiffe aérienne complètent l’ensemble, conférant à Elisa l’allure d’une mariée intemporelle.
Ce costume, fruit d’un patient travail collectif mené par la section costume du cercle de Spézet, porte aussi l’empreinte d’Elisa elle-même. Sa participation active à sa confection traduit un attachement profond : chaque fil, chaque éclat de lumière est devenu un prolongement de son histoire familiale. À travers cette tenue, elle se sent reliée aux générations qui, avant elle, revêtaient leurs habits de cérémonie pour marquer les grandes étapes de la vie.
Son parcours dans la danse, lui aussi, s’ancre dans une histoire de transmission. Dès cinq ans, poussée par sa tante, elle rejoint avec sa sœur le cercle de Spézet. Là, dans ce creuset de camaraderie et de passion, elle retrouve les amis d’enfance de la petite école unique du village. Ensemble, ils grandissent, apprennent, et écrivent une page vivante de culture bretonne.
Le cercle, sacré champion de Bretagne en 2023, incarne cette force collective. Une trentaine de danseurs, soudés autour d’une chorégraphie travaillée en commun, parviennent à mêler rigueur technique et émotion partagée. Pour Elisa, danser sur scène n’est pas seulement un moment de grâce : c’est l’expression d’une histoire commune, le témoignage vibrant d’un héritage qui continue à se réinventer.
Aujourd’hui, au-delà de la scène, elle accompagne aussi les plus jeunes du cercle.
Guidés par son enthousiasme, ils découvrent la richesse des pas et des musiques, de la gavotte de Calanhel au kost ar c’hoad.
Dans ce geste de transmission, Elisa retrouve l’essence même de son engagement : faire vivre avec tendresse et conviction une tradition qu’elle chérit profondément.
Mars 2024