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Céline, l’élégance discrète des laitières du Pays de Rennes.
À 31 ans, Céline vit aujourd’hui à Rennes, mais son parcours l’a menée de la région parisienne au Morbihan, où elle est arrivée à l’âge de huit ans. Son histoire personnelle, tout comme son attachement à la culture bretonne, s’exprime à travers un costume singulier : celui d’une laitière du Pays de Rennes au XIXᵉ siècle.
Cette tenue, qu’elle porte grâce au cercle celtique de Cesson-Sévigné, n’a rien du faste des habits de cérémonie. Il s’agit d’une reconstitution fidèle aux gravures de François Hippolyte Lalaisse, peintre et ethnographe qui, dans les années 1850, a parcouru la Bretagne pour immortaliser ses habitants et leurs vêtements traditionnels (BnF).
Le costume illustre la vie des femmes de la campagne rennaise : pratique, solide, et pourtant travaillé avec soin.
La jupe en laine, doublée d’un jupon rouge — choix artistique des costumières, car les gravures de Lalaisse ne révélaient pas les couleurs — se termine par un pli religieux, raffinement discret d’un vêtement destiné au quotidien. La chemise en toile blanche, ample et confortable, s’accompagne d’un corselet sombre en velours, lacé sur le devant.
Un mouchoir de cou en coton imprimé complète l’ensemble, tandis qu’un large tablier en lin et chanvre rayé protège la jupe. La coiffe, la « catiole », emblématique du Pays de Rennes, vient parachever cette silhouette : sobre, amidonnée, sans dentelle ni fioriture, elle incarne la modestie des femmes de la campagne.
Loin d’être un simple habit de travail, ce costume raconte l’histoire d’une région où l’agriculture et l’élevage structuraient la vie quotidienne. Au XIXᵉ siècle, Rennes connaissait un essor industriel et urbain, mais ses campagnes restaient profondément rurales : les laitières, figures essentielles de cette économie domestique, portaient ces tenues fonctionnelles, symboles d’une Bretagne laborieuse.
Pour Céline, ce costume a une force particulière. « Ce qui me plaît, confie-t-elle, ce sont ses couleurs vives et la singularité de la catiole. C’est un costume modeste mais vivant. » Ce contraste entre sobriété et éclat traduit son attachement à une culture populaire encore trop méconnue.
Porter cet habit, c’est faire revivre non seulement un vêtement, mais aussi une manière de vivre. Avec le cercle, Céline perpétue ce patrimoine en dansant, prouvant que la tradition n’appartient pas qu’au passé, mais s’anime encore au rythme des pas d’aujourd’hui.