Plongez dans l’actualité, les infos, de l’époque du costume porté : 1920
Manon : la grâce retrouvée d’une mariée glazig.
À Ergué-Gabéric, l’histoire de Manon commence comme un enchantement. Elle n’a que six ans lorsqu’elle découvre, éblouie, le grand défilé du festival de Cornouaille. Deux mois plus tard, elle rejoint les Eostiged Ar Stangala de Quimper, un cercle qu’elle n’a plus quitté depuis, devenu pour elle une véritable famille.
Aujourd’hui, Manon porte un costume qui transcende le temps : la reconstitution d’une tenue de mariée du pays de Quimper vers 1920. Chaque détail, chaque matière en dit long sur l’élégance du pays Glazig, auquel elle appartient avec fierté.
La partie haute de l’ensemble révèle un gilet en velours et soie noire, somptueusement brodé de motifs floraux en cannetille et perles. Des touches de dentelle blanche illuminent les manches. Le corselet en velours noir, plissé dans le dos selon la technique du piqué, se ferme à l’avant par des épingles, sculptant une silhouette raffinée.
La jupe en soie et velours, descendant jusqu’aux chevilles, s’évase sur un boudin, dessinant la silhouette en « bouteille » caractéristique des femmes glazig. Sur cette base vient se poser le tablier en soie blanche brochée de motifs floraux, souligné de fine dentelle. La coiffe borledenn, emblème du pays glazig, séduit par la délicatesse de ses plis et son ajustement sous le menton. Aux pieds, des bottines noires à petit talon carré parachèvent l’ensemble avec une sobriété élégante.
Mais ce sont les accessoires qui signent la tenue de mariée : le sautoir en or, bijou de famille chargé de mémoire, la livrée faite de fleurs en tissu trempées dans la cire et épinglées sur le côté gauche, et enfin le ruban de mariée, en soie brodée et perlée, attaché à l’arrière de la coiffe comme une traîne lumineuse.
Cette reconstitution a été possible grâce à de précieux prêts au sein de son cercle : un gilet et un corselet authentiques, complétés par des créations de couturières talentueuses qui ont façonné jupe et tablier. Pourtant, au-delà du costume, il y a une résonance intime : la mariée qu’elle incarne n’est autre que son arrière-arrière-grand-mère. Lors de l’élection de la Reine de Cornouaille en 2022, Manon a porté ce projet comme un hommage vibrant à ses racines. Chaque perle, chaque pli, chaque bijou porte l’éclat d’un passé familial devenu présent.