Abbygaëlle et Maïann, une histoire de famille et de transmission
À Lorient, la culture bretonne se vit comme une évidence pour Abbygaëlle et sa sœur Maïann. Toutes deux plongées très jeunes dans cet héritage, elles partagent une passion qui se nourrit des gestes de la danse, des sonorités de la langue, et de la mémoire familiale.
C’est en 2021 qu’Abbygaëlle fait ses premiers pas dans un cercle de danse, guidée par sa mère. Rapidement, la pratique devient plus qu’un loisir : un lien intergénérationnel. « La danse, c’est avant tout une affaire de famille », souligne-t-elle. Son grand-père est d’ailleurs le seul autre membre actif du cercle, preuve que l’engagement se transmet par petites touches, mais toujours avec ferveur. Pour Maïann, la dimension amicale passe au second plan : la danse se vit avant tout comme une activité familiale, un héritage à préserver.
La langue bretonne occupe elle aussi une place centrale dans leur quotidien. Leur mère, enseignante passionnée, raconte avoir puisé son inspiration auprès de ses propres grands-parents, bretonnants. Après avoir appris la langue et suivi une formation, elle a inscrit ses filles dans une école immersive, convaincue que l’avenir du breton passe par sa transmission aux nouvelles générations.
La richesse de cet engagement se retrouve également dans le costume qu’Abbygaëlle porte fièrement : une tenue authentique de 1940, offerte par une famille de Querrien. Sa camisole, son corselet et sa jupe en velours frappé sont complétés par un tablier bleu en satin perlé, hérité de son arrière-arrière-grand-mère. Plus qu’un vêtement, c’est une pièce vivante du patrimoine, transmise de main en main, comme une histoire cousue dans l’étoffe.
Toutes deux appartiennent au cercle Livioù Kerien, une association lorientaise de près de 60 membres. Bien plus qu’un groupe de danse, c’est un espace de rencontre et de transmission : on y trouve des sections scéniques, des cours de danse loisir, des ateliers enfants, mais aussi de la broderie et des cours de breton. Ici, pas de quête de performance absolue, mais la volonté de rendre la culture accessible à tous. La confection des costumes, par exemple, devient un art à part entière : plissage de cols, broderies ou encore savoir-faire artisanaux sont enseignés pour que rien ne se perde.
À travers la danse, la langue et le costume, Abbygaëlle et Maïann incarnent une jeunesse bretonne à la fois fière et tournée vers l’avenir. Leur parcours illustre combien la culture bretonne reste vivante, parce qu’elle est partagée en famille, transmise avec passion et réinventée au cœur de la communauté.
Juin 2024