Plongez dans l’actualité, les infos, de l’époque du costume porté : 1940.
Bénédicte et le trésor bigouden de son arrière-grand-mère.
Originaire de Plomelin, installée à Plonéour-Lanvern, Bénédicte nourrit depuis l’enfance une passion profonde pour la danse et le costume breton. Élue demoiselle d’honneur de la Reine de Cornouaille en 2010, avec un dossier consacré à René-Théophile Laënnec, elle cultive depuis trois décennies un attachement indéfectible à ce patrimoine vivant.
Le costume qu’elle porte aujourd’hui n’est pas une simple reconstitution : il appartenait à son arrière-grand-mère, Catherine M., née en 1914 à Loctudy, qui l’avait elle-même reçu de sa mère pour ses 18 ans. Cette dernière, veuve de guerre, avait souhaité marquer ainsi une étape importante de la vie de sa fille.
Catherine l’a ensuite porté pour son mariage, célébré en octobre 1933 à Loctudy.
Prêté depuis lors à plusieurs reprises dans la famille, il a subi quelques transformations mais conserve son caractère d’origine. Composé d’un gilet, d’un cotillon (jupe), d’un tablier, de manchettes, d’une coiffe et d’une cocarde, il est présenté par Bénédicte à la mode des années 1940. Le gilet, richement brodé de fils et autrefois de perles aux manches, témoigne d’un savoir-faire raffiné. La jupe est elle aussi décorée de perles scintillantes. Comme le tablier, la cocarde et les manchettes d’origine étaient trop abîmés, le cercle lui a prêté des pièces de remplacement, de même qu’une délicate couronne de mariée en fleurs de cire.
Porter ce costume de famille est une expérience rare et chargée d’émotion : « Je ne m’imaginais pas pouvoir l’enfiler un jour », confie-t-elle. C’est seulement la deuxième fois qu’elle le revêt. Longtemps danseuse dans un cercle du pays glazik, elle avait déjà reproduit le costume de son arrière-arrière-grand-mère pour l’élection de la Reine de Cornouaille.
La vie l’a ensuite conduite en pays bigouden, terre de ses grands-mères, où ce trésor familial reposait depuis des décennies dans une armoire avant de retrouver la lumière.
Pour Bénédicte, le costume n’est pas qu’un habit : il relie aux histoires intimes et collectives. Les photos de mariage conservées sur cinq générations par ses grand-mères lui ont même permis d’alimenter la reconstitution de son arbre généalogique. Quant à la danse, elle fait partie intégrante de son identité : malgré des pauses, l’appel des bottines revient toujours, guidé par la force des rencontres et la transmission.
Des photos de mariage conservées sur cinq générations…
Bigouden !