Plongez dans l’actualité, les infos, de l’époque du costume porté : 1890-1900.
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Dunvel, l’élan du Poher au rythme de la gavotte.
Au cœur du Poher, entre Monts d’Arrée et Montagnes Noires, Dunvel grandit bercée par une culture bretonne vivante, presque instinctive. Collégienne à Spézet, elle a trouvé très tôt sa place au sein du cercle celtique de la commune, qu’elle a rejoint à seulement cinq ans et dont elle n’est jamais partie.
Son costume actuel, prêté par le cercle, plonge dans les années 1880-1890. Sobre et raffiné, il reflète l’élégance discrète des femmes du Poher. La pièce maîtresse en est la coiffe « Korledenn », littéralement « tête de battoir », dont la forme plate et arrondie se fixe sur des cheveux tressés, sans montage complexe. La visagière, plissée et délicatement travaillée, attire le regard, tandis que le reste de la tenue joue sur la simplicité : corsage agrémenté de velours, jupe longue et tablier à bavette sans fioritures. Le col triangulaire qui cache le cou accentue la sobriété de l’ensemble. Dunvel en aime particulièrement l’équilibre : une silhouette ample, des détails subtils, des velours qui structurent la jupe et le tablier.
Ce n’est pas la première fois qu’elle goûte à l’émotion d’enfiler un tel costume. À quatre ans déjà, elle défilait à Quimper lors du festival de Cornouaille dans une tenue confectionnée par une brodeuse de Châteauneuf-du-Faou. Depuis, la danse bretonne ne l’a plus quittée.
Il faut dire que la tradition coule dans ses veines. Son père et son grand-père sont sonneurs, sa mère a dansé à Plomelin, sa grand-mère a travaillé chez Coop Breizh, et sa marraine, Rozenn Talec, est une chanteuse reconnue de la scène bretonne.
Les anecdotes familiales ne manquent pas : sa naissance fut annoncée sur scène lors d’un concours de danse, et tous les deux ans, ses parents organisent un fest-noz qui rassemble toute une communauté.
Pour Dunvel, cette culture se vit autant en famille qu’au cercle. La danse lui offre un espace de partage intergénérationnel, et la gavotte reste sa préférée, comme un fil d’attache à ses racines. Soucieuse de prolonger cet héritage, elle suit aussi des cours de breton au collège, prolongeant ainsi la transmission par la langue.
Dans son village, dans sa famille, dans son cercle, Dunvel incarne une jeunesse fière de perpétuer la mémoire et les gestes d’autrefois, avec l’énergie et l’enthousiasme d’aujourd’hui.
Sept 2024