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Valentin, la musique en héritage vivant.
À seulement 25 ans, Valentin incarne l’élan d’une jeunesse bretonne qui s’ancre dans ses traditions tout en les projetant vers l’avenir. Originaire de Fouesnant, il découvre très tôt la musique traditionnelle, porté par ses parents qui l’emmènent aux festoù-noz. Aucun musicien dans sa famille, mais une curiosité qui l’amène dès l’âge de cinq ans à souffler dans une bombarde, avant de s’initier à la cornemuse auprès de Yann Cariou, figure de Concarneau.
Très vite, Valentin trouve sa place dans le bagad Bro Foën, puis rejoint en 2013 le prestigieux bagad Kemper. Il y perfectionne son jeu, mais aussi son ouverture : flûte traversière en bois, biniou kozh, autant d’instruments qui nourrissent sa palette. Son passage au conservatoire de Quimper lui permet de creuser plus loin. Dans le cadre de son Diplôme d’Études Musicales, il mène des recherches sur le répertoire du pays Rouzig, explorant collectages et partitions anciennes, de Polig Monjarret à Yann Potard via Dastum. Une quête autant historique que sonore.
Mais Valentin ne se limite pas à l’archive. Avec son groupe Kurunaj, il joue pour la danse, tout en bousculant les habitudes. Flûte, accordéon, guitare, percussions : le quatuor revisite le répertoire en glissant des airs méconnus, cherchant l’équilibre entre authenticité et nouveauté. Cette audace ne passe pas inaperçue : avec son complice Théo, il remporte le trophée Hervé Le Meur à Quimper, confirmant son talent de sonneur.
Sa passion s’étend aussi aux costumes traditionnels. Depuis sa rencontre avec Anna, élue Reine de Cornouaille en 2023, Valentin se passionne pour le patrimoine textile, en particulier celui du pays Rouzig. Sur son portrait, il porte une reconstitution d’un costume de cérémonie des années 1900-1910 : gilet sans bouton fermé en pointe, montre à gousset familiale, boutons noirs ouvragés, et surtout le fameux chapeau des sonneurs. Autrefois, ces musiciens recevaient en paiement des pièces de velours qu’ils fixaient à leur chapeau : un signe de reconnaissance sociale et professionnelle qui a perduré jusqu’au début du XXe siècle.
Entre la musique, la danse et le costume, Valentin illustre comment tradition et jeunesse se nourrissent mutuellement. En lui, le patrimoine n’est pas un vestige, mais une force vivante qui se réinvente à chaque note et à chaque pas.
Mai 2024
Envie d’une histoire ? Le Sonneur (fiction)