Plongez dans l’actualité, les infos, de l’époque du costume porté : 1832.
Margaux, l’élégance rouge du pays Glazik.
À 22 ans, Margaux, originaire de Landrévarzec, conjugue modernité et tradition avec une aisance déconcertante. Manipulatrice radio de profession, elle mène une vie bien ancrée dans son époque, mais son cœur bat au rythme des danses bretonnes, héritage transmis par son père, danseur passionné dans les années 1980-1990. Aujourd’hui, c’est au sein du cercle des Eostiged ar Stangala qu’elle exprime cette filiation culturelle.
Sur scène, Margaux incarne la splendeur du pays Glazik grâce à une somptueuse reconstitution d’un costume de mariée du milieu du XIXe siècle. Véritable tableau vivant, son habit illustre la richesse et le raffinement d’un terroir qui avait à cœur d’affirmer son identité jusque dans les moindres détails textiles.
Sous les étoffes, tout commence par la rigueur des dessous d’époque : chemisette et manchettes de coton, culotte fendue et jupon blanc. Les chaussettes et ballerines noires, sobres mais essentielles, complètent cette base. Vient ensuite le corselet, pièce maîtresse en velours et galons, structurant la silhouette grâce à la baguette glazik. La jupe plissée, aux étages de galons chatoyants, repose sur un boudin, créant cette fameuse silhouette « en bouteille » caractéristique. Un tablier en droguet parachève l’ensemble, simple et fonctionnel, contrastant avec la richesse des matières.
La coiffe borledenn, reconnaissable à son pli distinct à l’arrière, affirme l’appartenance au pays Glazik. Composée d’une petite coiffe montée sur carton et d’une grande coiffe amidonnée, elle s’attache délicatement sous le menton, apportant autant de grâce que d’autorité.
Chaque parure raconte une histoire : les scapulaires posés sur le corselet, le tour de cou orné de perles, d’un cœur et d’une croix, ou encore les rubans de mariée qui apportent une solennité éclatante. Deux ceintures complètent le tout, l’une soulignant la taille, l’autre marquant le tablier de ses pans finement travaillés.
Pour Margaux, la magie réside dans la jupe rouge éclatante et ses plis réguliers : « une couleur vive qui attire le regard et donne une intensité incroyable sur scène ». Mais au-delà de l’esthétique, c’est l’expérience collective qui nourrit sa passion. Elle aime l’effervescence des loges, l’énergie des répétitions, le trac partagé avant d’entrer en lumière. Engagée, elle contribue aussi à la vie du cercle en gérant les réseaux sociaux et en encadrant le groupe loisir. Sa danse de prédilection ? Le Jabadao Glazik, rythmé, puissant, profondément enraciné.
Margaux a appris quelques mots de breton au collège. Même si la langue s’efface, elle reste vivante à travers ses pas, son costume et sa fierté d’appartenir à cette Bretagne en mouvement.
Juillet 2023
Le Pardon de Kergoat est une huile sur toile de Jules Breton peinte en 1891. Elle représente une scène de pèlerinage spécifique à la Bretagne dans la commune de Kergoat dans le Finistère.