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Plongez dans l’actualité, les infos, de l’époque du costume porté : 1890 - 1900

 
 

 
 

Dans les coulisses d’un incroyable costume d’une élégante Nantaise…

Dans le calme feutré de sa maison nantaise, Michel nous ouvre ses portes et nous fait découvrir les coulisses d’un incroyable costume : celui d’une élégante Nantaise, vers la fin du XIXᵉ siècle.

Pour l’élaborer, il s’est appuyé sur une photographie ancienne représentant une femme de condition, raffinée et citadine. « J’avais tous les éléments sous la main », dit-il, expliquant comment cette image lui a permis de reconstituer pièce par pièce une tenue fidèle aux modes de la fin du XIXᵉ siècle.

Car les femmes de Haute-Bretagne suivent alors la mode comme partout en Europe. Qu’on soit en période Restauration, Empire ou Belle Époque, les coupes, les caracos, les jupes évoluent rapidement. Seules quelques pièces demeurent véritablement identitaires : la devantière, le mouchoir ou châle, son mode de fixation et, bien sûr, la coiffe — signature éclatante du lieu, de l'âge et du rang social.


 
 

Le costume porté par Emma témoigne de l’aisance de la femme qu’il reproduit. La jupe, en satin duchesse de soie, ample et somptueuse, est montée sur une tournure : volumineux coussin situé au bas des reins qui supporte trois jupons et donne cet effet bouffant caractéristique. L’ensemble, appelé jupe à quilles, rassemble les plis à l’arrière en une superposition savamment structurée.

Le caraco correspond à une mode située entre 1880 et 1900, une période où dix ans suffisent à transformer profondément les silhouettes tant l’évolution vestimentaire est rapide. La pièce présente les manches gigot, typiques de ces décennies, même si leur ampleur demeure en grande partie dissimulée sous le tablier et le châle. Ce caraco est complété par une guimpe de dessus, qui parachève l’élégance de l’ensemble.

Michel précise : ce n’est pas une mode « parisienne », mais bien la mode de l’époque. Grâce au train, les couturières nantaises recevaient rapidement les catalogues, et la ville suivait le mouvement général, parfois aussi vite que Paris.

La femme représentée appartient à la “classe aisée” : elle ne travaille pas, se consacre aux visites, aux sorties, au maintien de son rang.

 

Contrairement aux savoyardes, provençales et autres les bretonnes n'arborent pas de bijoux spécifiques, les Nantaises, indique Michel, ne portent donc pas de bijoux "bretons" au sens régionaliste : elles achètent chez les bijoutiers ce qui se fait alors. Un long sautoir en or, resserré par un coulant, porte la montre, parfois cousue dans une pochette du tablier, parfois laissée visible. Aux oreilles, des dormeuses en or ; sur le caraco, une broche « tremblante » en ponponne, dont la petite perle oscille à chaque pas. À la taille, une châtelaine d’argent, munie d’une pince appelée « page », permet de relever la jupe pour traverser une flaque ou monter en calèche.

Mais le cœur du savoir-faire se niche dans la coiffe nantaise, la dormeuse. Michel rappelle que sa forme si particulière repose sur une opération délicate : le paillage.

La coiffe étant entièrement démontée, les lingères glissaient à l’intérieur des pailles appelées guinches, récoltées puis séchées avec soin. Ces pailles permettaient d’imprimer au tulle un relief net et homogène. Le tulle était resserré autour des guinches, laissé à sécher, puis les pailles retirées : seule leur empreinte demeurait. Il ne restait plus qu’à recoudre la coiffe, patiemment, pour retrouver sa forme.

 

Pailler une coiffe demandait près de six heures de travail continu.

Dans chaque paroisse, des pailleuses spécialisées perpétuaient ce savoir-faire. Leur main différait, et les femmes le savaient bien : il n’était pas rare de traverser une commune ou deux pour confier sa coiffe à celle dont on préférait le travail. Ces variations ont façonné, au fil du temps, de petites nuances locales dans le modelé des dormeuses.

Derrière cette coiffe emblématique se cachent donc des gestes précis et un savoir-faire discret, mais essentiel à l’élégance de la silhouette nantaise.

À travers le costume d’Emma, Michel fait renaître un patrimoine textile où tradition, technique et élégance se répondent encore aujourd’hui.

 

Emma, l’élégance nantaise au service de la danse.

 

Originaire de la région nantaise, Emma, professeure des écoles, conjugue au quotidien la rigueur de l’enseignement et la délicatesse d’un art qu’elle cultive depuis toujours. Dès six ans, elle découvre la danse bretonne : une révélation qui la conduit, des années plus tard, à évoluer au sein du cercle celtique de Malville, où elle s’est formée autant comme danseuse que comme femme.

Pour elle, la danse n’est pas qu’une pratique artistique : c’est un héritage vivant. Les archives précieusement rassemblées par le cercle — photographies anciennes, récits et traditions — nourrissent encore aujourd’hui son engagement.

« Le cercle, c’est une histoire de famille », confie-t-elle. Son grand-père, ses oncles, ses tantes, sa sœur… tous ont foulé la même scène, tissé les mêmes liens. « C’est même là que mes parents se sont rencontrés », ajoute-t-elle avec tendresse.

Au fil du temps, Emma a compris que chaque préparation, chaque répétition, chaque représentation est un acte de transmission. Sur scène, elle porte bien plus qu’une chorégraphie : elle fait vivre une mémoire collective, un souffle venu du pays nantais, vibrant d’énergie et de ferveur.

Emma incarne aujourd’hui cette grâce discrète, où la danse devient un pont entre les générations, un langage qui relie et rassemble.

 

 

LU et approuvé !

 
 
 

A travers Nantes…

 
 
 
 

Michel Guillerme,

est un collectionneur passionné et érudit des costumes bretons — reconnu pour son travail de mise en valeur des traditions vestimentaires de la Bretagne, notamment à travers des expositions de costumes et des conférences sur le patrimoine culturel breton.


 
 
 
 
 
 
 
 
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