Plongez dans l’actualité, les infos, de l’époque du costume porté : 1894.
Maëliss, la passion bretonne en héritage.
À Elliant, au cœur de la Cornouaille, Maëliss a grandi au rythme des danses et des musiques traditionnelles. Née en 2008, elle appartient au cercle Ar vro Melenig, véritable pilier culturel de sa commune. Chez elle, la danse n’est pas une activité parmi d’autres : c’est une histoire de famille, un fil tissé de génération en génération. Sa mère, danseuse pendant vingt-neuf ans au cercle de Beuzec Cap Sizun, lui a transmis cette passion en rejoignant ensuite Ar vro Melenig. Dès son plus jeune âge, Maëliss l’accompagne aux répétitions, absorbant gestes et musiques comme une langue maternelle. À six ans, elle franchit naturellement le pas et devient à son tour danseuse.
Au cercle, elle ne se sent jamais seule. C’est une grande famille où elle évolue avec ses cousins Mathieu et Goulven. Sa sœur Léa participe au groupe enfant et son frère Quentin brandit fièrement le drapeau lors des défilés. Cette cohésion familiale renforce son attachement à la culture bretonne, vécue non pas comme un folklore lointain, mais comme une part intime de son quotidien.
Le costume qu’elle porte depuis 2023 illustre parfaitement cet héritage. Fruit d’un patient travail de recherche mené par le cercle, il restitue avec fidélité une tenue de cérémonie féminine des années 1890. Confectionné en velours et galon, il se distingue par sa richesse et ses détails minutieux. Maëliss y a contribué elle-même en perlant une partie de son habit, ajoutant une valeur personnelle à ce vêtement déjà chargé d’histoire. L’ensemble impressionne : longue jupe noire en velours, tablier rose vif, ruban noué à la taille formant un élégant nœud rouge fleuri.
Le col et la coiffe, imposants et emblématiques du pays de l’Aven, parachèvent cette silhouette forte et singulière.
Si ce costume est lourd et contraignant, il est pour elle un symbole d’ancrage et de fierté. Dans chaque broderie, dans chaque éclat de perle, elle lit l’histoire de celles qui l’ont précédée.
Côté danse, Maëliss affirme ses préférences : son cœur penche vers le terroir gavotte, avec une affection particulière pour les gavottes de Brasparts et de Dardoup. Elle ne parle pas breton, mais son langage est ailleurs : dans les pas cadencés, les regards complices et l’énergie partagée sur scène.
Entre transmission familiale et réinvention d’un patrimoine vivant, Maëliss incarne la jeunesse bretonne d’aujourd’hui : fière, ancrée, et déterminée à faire danser l’avenir au rythme de ses racines.
Juillet 2024.
Elliant