Alan, entre héritage et passion glazik
Originaire de Bordeaux mais enraciné en Bretagne par son père, Alan vit aujourd’hui à Quimper, où il conjugue sa profession d’avocat avec une passion ardente pour la culture bretonne. Son parcours n’a rien de linéaire : d’abord musicien au Bagad de Bordeaux dès 2004, puis au Bagad Keriz à partir de 2010, il ne s’est tourné vers la danse qu’en 2014. Depuis, il évolue avec les Eostiged Ar Stangala de Kerfeunteun, après un passage par les Mibien ar Mor de Poissy.
Ce goût pour la culture bretonne, il le doit avant tout à son père, moitié léonard, moitié quimpérois. Jeune, ce dernier avait appris la cornemuse avant de fonder le Bagad Keriz à Paris, qui atteignit la première catégorie dans les années 1990. Plus tard, installé à Bordeaux, il créa aussi le Bagad de Bordeaux. Alan, enfant, passait ses étés à défiler derrière ces groupes, notamment au Festival Interceltique de Lorient. De ces moments de musique et de camaraderie est née une passion devenue indéracinable.
Aujourd’hui, Alan porte fièrement un costume glazik de cérémonie des années 1880, reconstitué par son cercle. Ce costume, typique de la région de Quimper, séduit par la richesse de ses couleurs et de ses broderies. Le pantalon, ou bragou, sombre et plissé, se resserre sous le genou. Aux jambes, des guêtres de cuir à boutons ornementés couvrent les bottines. Le gilet en laine bleue, emblématique des “petits bleus” quimpérois, est rehaussé de fines broderies de soie. Par-dessus, un chuppen sans manches, brodé de fils jaunes et oranges, ajoute éclat et contraste. La tenue s’achève par un chapeau de feutre noir, orné d’un ruban de velours et de chenille jaune, un gouriz en cuir fermé d’un cœur de métal cornouaillais et une chaîne de montre. Particularité : chaque costume est unique, les broderies variant d’un danseur à l’autre. Alan confie avec malice que le sien est “le plus brodé — sinon l’un des plus brodés — la classe quand même !”.
Au-delà du costume, Alan chérit surtout l’esprit communautaire des cercles et bagadoù. Il y trouve une “seconde famille”, qui perpétue les traditions tout en les adaptant à la modernité. Son attachement va jusqu’à ses compagnons à quatre pattes : son chien se prénomme Jabadao, en hommage à sa danse préférée, le Jabadao Glazik. Même son gilet, parfois envahi par les poils de son chat, raconte à sa manière la complicité d’une vie partagée entre quotidien et tradition.