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"Maïann et Abbygaëlle : quand la Bretagne se danse en famille"
À Lorient, chez Maïann et sa sœur Abbygaëlle, la culture bretonne pulse comme un battement de cœur familial. Plus qu’un loisir, la danse s’impose comme un fil conducteur, une tradition qui se vit et se transmet autour de la table, au rythme des générations.
Pour Maïann, la danse n’a jamais été une simple activité entre amis : elle est une affaire de famille, une histoire collective à perpétuer. Abbygaëlle, elle, a fait ses premiers pas en 2021, guidée par leur mère qui l’a inscrite au cercle de danse. Inspirée par ce geste, elle a compris que, dans sa famille, la danse n’est pas un hobby, mais un héritage à porter haut. Leur grand-père, seul autre membre actif du cercle, en est un discret pilier.
La langue bretonne, elle aussi, occupe une place centrale dans leur quotidien. Leur mère, enseignante passionnée, raconte comment ses propres grands-parents, bretonnants, ont éveillé en elle ce désir de renouer avec la langue. Formée pour devenir enseignante, elle a ensuite inscrit ses filles dans une école bretonne, convaincue que l’avenir de la culture passe par l’apprentissage dès l’enfance.
Lorsque Maïann enfile son costume, c’est tout un pan de l’histoire bretonne qui reprend vie. Reproduction fidèle d’une tenue de 1900 de l’Aven, il témoigne du travail d’orfèvre qu’exige la reconstitution : une camisole mi-toile mi-velours, un corselet en velours, une jupe ample de trois mètres de circonférence tombant jusqu’à la cheville, et un tablier.
Chaque perle, chaque broderie raconte la patience et le savoir-faire des mains qui perpétuent ces gestes anciens.
Toutes deux évoluent au sein du cercle Livioù Kerien, riche de soixante membres et d’une mosaïque d’activités : danse scénique, ateliers enfants, broderie, cours de breton. Ici, pas de course à la performance : l’esprit est à l’inclusion, chacun trouve sa place, quel que soit son niveau. La transmission va au-delà de la danse : elle s’incarne aussi dans l’art du plissage des cols, dans l’apprentissage des techniques artisanales, ces détails précieux qui donnent toute sa force à la tradition.
Au final, Maïann et Abbygaëlle incarnent cette nouvelle génération qui vit la culture bretonne comme un héritage vivant. Danse, costume, langue : trois facettes d’un même engagement, nourri par la famille et ouvert vers l’avenir.
Leur engagement illustre combien la culture bretonne reste vivante et dynamique grâce à des initiatives familiales et communautaires, et à un désir partagé de maintenir ces précieuses traditions pour les générations futures.
Juin 2024
