Plongez dans l’actualité, les infos, de l’époque du costume porté : 1930-1940
Lucile, héritière en mouvement du costume et de la culture bretonne.
Dans le pays de Lorient, à la croisée de la terre et de la mer, Lucile relie histoire, pratique vivante et transmission. Installée à Locmiquélic, cette guide-conférencière et médiatrice culturelle s’inscrit depuis l’enfance dans la culture bretonne, qu’elle explore à travers la danse, la musique et le vêtement. Élue Reine du Festival d’Arvor en 2022, elle incarne aujourd’hui un patrimoine vivant, porté et partagé.
Le costume qu’elle revêt est celui du pays de Lorient des années 1930, destiné aux dimanches et aux cérémonies. Raffiné et emblématique de son territoire, il se compose d’une coiffe charismatique, ainsi que de trois pièces principales : une jupe, une camisole et un tablier.
La coiffe portée à la mode des années 1930-1940, est en dentelle et en tulle. Elle se compose de deux parties : le béguin, ou sous-coiffe, sur lequel vient se fixer la coiffe proprement dite.
La jupe et la camisole sont ornées d’applications de velours, maintenues par le « point de Lorient », un point de broderie caractéristique servant à fixer le velours.
Le tablier, en velours bleu, est brodé à la cannetille, un fil métallique doré enroulé en spirale, utilisé pour des broderies en relief que l’on retrouve encore aujourd’hui sur certains uniformes militaires.
L’ensemble est complété par un col en dentelle porté sous la camisole, des manchettes en dentelle, ainsi qu’une broche de style Art nouveau qui vient parfaire la tenue, accompagnée, selon les occasions, de bijoux.
Les chaussures, élément de coquetterie affirmé dans les années 1930, sont des escarpins fermés par un ruban, ornés de cabochons dorés en rappel de ceux du tablier.
Lucile ajoute : « La majorité des pièces textiles sont authentiques et proviennent de dons de familles de Locmiquélic. Seuls le tablier et les chaussures sont empruntés à notre époque. »
Elle raconte : « Le tablier original, noir et entièrement brodé à la cannetille, appartenait à une femme de Port-Louis. Prêté par un membre de sa famille, il a permis une reproduction fidèle réalisée par la brodeuse Céline Le Belz, qui a transposé le motif sur un velours bleu nuit, en y apportant quelques libertés. »
Cette pièce, offerte à Lucile à l’issue de son année de règne, était accompagnée d’une couronne en fleurs et boutons de cire réalisée par l’atelier Les fleurs de Maëlenn. La broche, quant à elle, a été offerte par le Festival d’Arvor.
Lucile porte le costume depuis ses premiers pas dans la danse traditionnelle, à l’âge de cinq ou six ans. Elle a notamment dansé au sein de la Kerlenn an Drouz Vor de Port-Louis, du cercle de Saint-Malo, puis du cercle Fistouled à Lanester, où elle a également pratiqué la musique. Aujourd’hui, forte d’une quinzaine d’années de pratique du violon, elle oriente davantage son jeu vers le répertoire breton et irlandais.
Cette passion est profondément familiale. Initiée à la danse par sa mère, elle la partage toujours avec sa sœur. Elle conserve également certaines pièces de costume héritées de son arrière-grand-mère, originaire de La Trinité-Porhoët, nourrissant ainsi le désir de faire vivre un patrimoine à la fois matériel et immatériel.
Pour Lucile, le costume n’est pas un vestige figé, mais un lien vivant entre passé, présent et transmission.