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Tiphanie, fière ambassadrice du costume paludier de Saillé.

Née à Saint-Nazaire, installée à La Chapelle-des-Marais, Tiphanie a découvert la culture bretonne par l’intermédiaire de ses filles, Canelle et Maëlyne, toutes deux danseuses au cercle Bro Gwenrann de Guérande. En suivant leurs pas, elle s’est elle-même laissée emporter : spectatrice enthousiaste, puis bénévole active, elle est devenue danseuse à son tour il y a trois ans. « La danse bretonne, c’est avant tout un moment de convivialité, de rire et de joie que j’aime partager en famille », confie-t-elle.


 

Le costume qu’elle porte appartient au cercle. Il s’agit d’une reconstitution du costume paludier de grand dimanche de Saillé, tel qu’il pouvait être porté entre les années 1830 et 1850. Portée par sa prestance, Tiphanie a ressenti une fierté particulière : « Ce costume est magnifique. Il impose naturellement le respect, par sa grâce et sa tenue. »

 

Le corsage baleiné à emmanchures carrées, orné de garnitures de velours noir, est taillé dans un drap de laine violette. Les manches, en drap de laine rouge, révèlent un revers somptueux en brocard de soie or ou argent. Sur la poitrine, la « piécette » attire tous les regards : ce plastron rigide est composé de rubans brochés métallisés. Aujourd’hui renforcé de petits tourillons de bois, il était autrefois armé d’os de baleine, signe tangible du raffinement des costumes paludiers.

 

Sous le corsage, la guimpe à collerette tuyautée, bordée de dentelle, retombe sur les épaules. Les « engageantes », dentelles délicates, soulignent les avant-bras. La jupe à petits plis est recouverte d’un large tablier en soie moirée violette, complété par une ceinture croisée sur le devant, dans les mêmes rubans que la piécette. Sur le côté gauche se déploie une cocarde aux longs pans terminés de glands dorés. Des bas rouges ou violets et des souliers plats lacés d’un ruban parachèvent l’élégance de l’ensemble.

 

La coiffe paludière, plissée et à pignon saillant, rappelle la silhouette des mulons de sel dressés sur les marais. Fixée sur un « boudin » recouvert de tissu noir, elle est brodée et s’accompagne d’un filet blanc qui retient la chevelure. Une croix jeannette et des épingles de pardon, souvenirs des échanges des paludiers lors de leurs déplacements à travers la Bretagne, complètent l’ornementation.


 

Porter ce costume, pour Tiphanie, va au-delà du simple habillage : c’est un engagement envers son cercle, une manière d’honorer un héritage collectif et de le transmettre par la scène.

Mars 2025